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Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le cancer du poumon est responsable d’un cinquième des morts par cancer, bien plus que celles causées par le cancer colorectal et le cancer de sein combinés.
À l’échelle nationale, bien que le cancer du poumon ne soit que le troisième cancer le plus fréquent, il représente la première cause de mortalité par cancer avec plus de 33 100 décès rapportés en 20181. En outre, son incidence chez la femme est en augmentation rapide au cours des dernières années alors que la tendance globale est plutôt à la baisse. Cette statistique s’explique notamment par l’augmentation de la consommation tabagique chez les femmes depuis 1990.
En février 2022, la Haute Autorité de Santé publiait un communiqué dans lequel elle revenait sur sa position concernant un dépistage organisé du cancer du poumon. En effet, au cours de l’année 2016 la HAS avait statué que les conditions nécessaires à la mise en place efficace et sûre d’un tel dispositif n’étaient pas réunies. Ce revirement fût motivé par les chiffres publiés quelques mois auparavant qui pointaient les bénéfices majeurs d’un dépistage par tomodensitométrie à faible dose chez les personnes à risque. Dans son rapport, l’autorité publique ne manquait pas de souligner les dommages possibles induits par le surdiagnostic et les faux positifs.
Elle concluait qu’une population cible clairement identifiable et les modalités précises du dépistage devaient être définies par l’Institut national du cancer (INCA) avant d’initier un déploiement national.
Plus récemment, l’étude CASCADE s’intéresse au dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose portant sur un échantillon de plus de 5000 femmes volontaires. Les résultats de cette étude de cohorte prospective aiguilleront l’INCA avant le lancement de son étude pilote programmée pour 2024.
La priorité d’une campagne de dépistage organisé du cancer du poumon est de détecter à temps les lésions suspectes. Si le taux de survie à cinq ans du cancer du poumon n’est que de 13%, le pronostic est bien meilleur lorsqu’il est détecté précocement avec des chances de survies comprises entre 68% et 92%3.
De plus, l’augmentation inquiétante de l’incidence observée en France chez la femme entre 1990 et 2018 suggère des bénéfices accrus en faveur d’un diagnostic précoce.
Évolution taux d'incidence et mortalité cancer du poumon chez la femme et l'homme entre 1990 et 2018
Taux standardisés monde TSM - Échelle logarithmique
Source : Santé Publique France rapport 2019 -Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018
Publiée en 2020, l’étude NELSON corrobore ces éléments en indiquant qu’un scanner thoracique à faible dose réduit le risque de décès par cancer du poumon de 24% chez les hommes et de 33% chez les femmes. Cet impact se limite toutefois aux sujets tabagiques à haut risque. L’autre élément probant de cette étude est l’incidence de la modalité d’imagerie médicale utilisée lors du dépistage sur la mortalité par cancer du poumon. Au terme de leurs recherches, les experts ont mis en évidence une baisse de la mortalité de l’ordre de 20%2 avec un dépistage par tomodensitométrie (TDM) par rapport à la radiographie du thorax.
A l’instar de la mammographie, une double lecture pour améliorer la précision du diagnostic du cancer du poumon peut être envisagée. Néanmoins, des interrogations subsistent quant à l’intérêt de la deuxième lecture sur film radiographique puisque la digitalisation grandissante des procédures de diagnostic pourrait rapidement déboucher sur une révision des modalités du dépistage existantes.
L’intelligence artificielle est une autre piste explorée pour assister le radiologue afin d’améliorer la précision du dépistage. De nombreux logiciels basés sur l’IA constituent des outils performants qui impactent sensiblement le repérage de lésions significatives. Un rapport publié en février 2023 regroupant 10 523 patients s’est intéressé à la détection de nodules pulmonaires à l’aide de l’IA. Les chercheurs ont mis en évidence des nodules pulmonaires chez 2 % des patients. L’analyse poussée a révélé un taux de détection des nodules pulmonaires exploitables sur les radiographies plus élevé lorsque le radiologue s’aidait de l'IA (0,59 %) que sans assistance de l'IA (0,25 %).
Aux États-Unis, l’U.S. Preventive Services Task (USPSTF) recommande déjà un dépistage annuel par tomodensitométrie à faible dose. Cette recommandation concerne aussi les personnes à risque, ce qui englobe toute personne avec une consommation de 20 paquets-année ou plus, fumeuse ou ex-fumeuse (ayant arrêté il y a moins 15 ans) et âgée de 50 à 80 ans. Une stratégie qui a fait ses preuves outre Atlantique avec une réduction de la mortalité observée à la suite de sa mise en place en 2013. Jusqu’ici les pays européens ont été plus réticents à émettre des recommandations similaires, le manque de données statistiques significatives semble en être la cause3.
En fonction des données rapportées par les différentes études pilotes les critères retenus devraient être connus sous peu. Les dernières estimations de la Société Française de Radiologie (SFR) tablent néanmoins sur un déploiement national à horizon 5 ans.
1 Institut National du Cancer, Le cancer du poumon
2 Reduced Lung-Cancer Mortality with Volume CT Screening in a Randomized Trial, New England Journal of Medecine
3 Systematic Review of Lung Cancer Screening: Advancements and Strategies for Implementation, MDPI