Chaque année en France, plus de 60 000 femmes sont touchées par un cancer du sein. Derrière ces chiffres, il y a des visages, des histoires, des combats.
Evelyne a accepté de partager le sien - un témoignage sincère et fort, marqué par la peur, la douleur, mais aussi par la solidarité et l’espoir.
À travers son parcours, elle met en lumière l’importance du dépistage, du dialogue médical et du soutien humain à chaque étape du traitement.
Le choc de la découverte
Pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert que quelque chose n’allait pas et ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?
Evelyne LEGUY : C’est ma fille qui m’a fait remarquer que je me touchais régulièrement le sein sans raison puisque je ne ressentais aucune douleur.
Un soir, j’ai pris le temps de m’allonger pour mieux me palper le sein. J’ai senti sous mes doigts une boule de la grosseur d’une bille que je pouvais bouger entre mes doigts. J’ai tout de suite senti qu’elle ne faisait pas partie de mon corps et que c’était grave.
J’ai eu un grand vide, comme quand on dort et que l’on tombe, une peur immense et j’ai pensé “Oh non, ce n’est pas possible, pas moi”. Pourtant ma dernière mammographie datait d’à peine 9 mois !
C’est allé très vite dans ma tête… ne rien dire, prendre RDV dès le lendemain matin.
Le parcours du soin : entre douleur et courage
Quels ont été les moments les plus difficiles de votre parcours entre le diagnostic et le traitement ?
Evelyne LEGUY : On pense tout de suite, comment l’annoncer à ses proches, à son travail !
L’annonce :
- Dans une salle d’attente bondée de monde. Les larmes qui coulent toutes seules, une femme qui se lève pour me tendre un mouchoir… L’appel de mon mari qui bascule sur mon véhicule où m’attendait ma fille ! On ne maitrise plus rien et on veut que tout aille vite.
Avant l’opération :
- La lymphoscintigraphie avec des manips radio qui prennent le temps, c’est tellement important. Une douleur atroce à la pose du harpon mammaire sans anesthésie car le radiologue estime qu’elle n’est pas nécessaire. Douleur impossible à soulager car on doit vous préparer pour aller au bloc.
Après l’opération :
- 4 mois de radiothérapie, 5 jours sur 7 pendant la période COVID. Le corps médical s’organisait pour que nous soyons seuls en salle d’attente. Malgré la douceur des manip radio, la première fois que l’on m’a installé dans cette salle avec cette porte blindée immense, je me suis sentie perdue, seule avec moi-même. Les brulures, les douleurs sans pouvoir bénéficier des soins nécessaires inaccessibles pendant cette période.
Le traitement :
- L’hormonothérapie, ce cachet qui vous soigne et qui modifie toute votre vie ! Je me suis retrouvée dans un corps douloureux, fatigué, nauséeux. Un sentiment d’épuisement, de lassitude, d’efforts inutiles qui bousculent également tout votre entourage.
L’importance du soutien
Y a-t-il eu des moments d’espoir, d’inspiration ou de force - que ce soit en vous-même, auprès de vos médecins ou d’autres personnes - qui vous ont aidée à continuer ?
Evelyne LEGUY : Et heureusement qu’ils sont là !
L’accompagnement des médecins, la douceur des soignants, le soutien à mon travail, montrent que je ne suis pas seule dans ce combat.
Un chirurgien extraordinaire, qui vous rassure, qui vous répète plusieurs fois pour être certain que vous compreniez bien ce qu’il se passe, et qui m’accompagne depuis 5 ans avec empathie. Un boss et quelques collègues toujours présents et soucieux de mon état.
Ma force principale reste ma famille, mon envie de me battre. C’est grâce à eux que j’ai trouvé une grande partie de cette force. Et puis il y a mes étoiles, là-haut, celles qui m’accompagnent d’une autre manière, mais dont je sens la présence.
Chaque jour est une nouvelle victoire, surtout lorsque je me sens moins fatiguée et que je peux à nouveau faire une nouvelle chose. Même si le lendemain, les douleurs sont là pour me rappeler à l’ordre, c’est une victoire pour moi !
Se redécouvrir après la maladie
Qu’avez-vous appris sur vous-même au cours de cette expérience ?
Evelyne LEGUY : Je dirais… à peu près tout.
J’ai appris à être moi-même, à prendre le temps de regarder tout autour de moi, de garder l’essentiel et de me nourrir de chaque petit moment de bonheur.
Je me suis ouverte au monde comme jamais je ne l’avais fait auparavant. J’ai appris à dépasser mes peurs, à franchir mes propres limites. J’ai découvert en moi une force insoupçonnée, une capacité à me battre.
Je fais des choses que je n’aurai jamais pensé faire avant. J’ai rejoint le monde du spectacle, et croyez-moi, être sous les feux de la rampe, c’était une chose impossible avant.
Certaines personnes pensent que je suis dans le déni de la maladie, peut être que je me protège toujours…
Un message pour celles et ceux qui traversent l’épreuve
Quel message aimeriez-vous partager avec celles et ceux qui pourraient traverser un parcours similaire ?
Evelyne LEGUY : Même si votre monde s’écroule, faites-vous confiance : vous êtes bien plus forte que vous ne l’imaginez. Il y aura des phases dures, parfois très compliquées. Personne d’autre que vous ne sait ce que vous traversez… et personne d’autre que vous n’a en elle cette force unique pour avancer.
J’ai entendu tellement de bêtises, pendant ces 5 ans : tu n’as pas choisi le bon centre de soins, ton cancer n’est pas grave, tu n’as pas perdu tes cheveux, ça fait longtemps maintenant tu devrais aller mieux, tu as dû faire quelque chose de mal pour avoir ça….
Balayez tout ça !
Entourez-vous. Le soutien de nos proches est précieux, ça nous porte, nous relève et nous motive quand l’énergie vient à manquer.
Un immense merci à Evelyne pour ce témoignage sincère, touchant et inspirant, qui rappelle la force et la résilience de toutes celles et ceux engagés dans le combat contre le cancer du sein.
Chez EDM Imaging, cet engagement humain s’inscrit dans une conviction profonde : favoriser l’accès au dépistage et aux soins. EDM soutient activement les initiatives qui rapprochent la prévention du quotidien des femmes.
Parce qu’écouter, accompagner et agir sont aussi des formes de soin.

